Chacun.e réagit comme il peut face à la maladie ; le mode « survie » qu’on adopte dès le choc de l’annonce, souvent inconsciemment,peut prendre bien des formes différentes…
Lors mon premier cancer du sein, il y a douze ans, je me suis repliée sur moi-même et j’ai usé toutes les ressources qui étaient en moi pour guérir.
Je me suis rendue compte que je ne maîtrisais que bien peu de choses face à cette maladie.
J’étais très mal psychologiquement, mais je m’en suis sortie…
Il y a deux ans, quand le cancer a de nouveau frappé ma poitrine, j’avais un besoin vital d’agir au maximum pour aider mon corps et optimiser l’efficacité des traitements; pour moi, ça s’est traduit par un changement radical d’alimentation, la suppression du sucre, la pratique de la méditation, du dessin et de l’art thérapie; j ’ai commencé à dessiner une BD pour exprimer mon vécu, faire sortir mes émotions et j’ai décidé de me mettre au sport : ¾h de marche 3 à 4 fois par semaine et quelques séances de gym adaptées ne me suffisaient pas… Dans quel sport m’investir et m’épanouir ?
J’ai vu l’affiche de« Solution Riposte » dans la salle d’attente de mon oncologue et j’ai su que l’escrime adaptée était pour moi : un sport de combat, physique,mais aussi gracieux et élégant !
J’ai appelé Dominique Hornus puis Jean-Luc, le maître d’armes « Solution Riposte » à Balma… et je me suis lancée.
J’ai commencé ma première séance d’escrime juste à la fin de ma chimiothérapie.
Avec mon petit bonnet de coton, j’étais fatiguée et bien mal dans ma peau, mais j’ai immédiatement ressenti une grande bienveillance dans l’accueil de Jean-Luc et des filles qui faisaient déjà partie de l’aventure : Christelle, Sylvie, Isabelle, Anaïs puis Josépha.
Au-delà des énormes bénéfices physiques que je ressens encore aujourd’hui, pour la récupération puis le maintien de la mobilité du bras, des muscles transverses et de l’épaule, c’est d’abord cette ambiance de gaité, de bienveillance et de respect qui m’a tout de suite séduite.
J’ai beaucoup apprécié la place que Jean-Luc, notre dévoué maître d’armes, nous laissait au sein des séances pour nous « retrouver », dans tous les sens du terme.
Nous prolongions toujours la fin des séances par des discussions sur des sujets qui nous touchaient, parfois éloignés de notre maladie mais qui nous rapprochaient. On était heureuses de partager ensemble un sport qui nous plaisait et des moments de convivialité,presque de communion… parfois on restait même ensemble sans parler… on avait compris que parler de sa propre maladie aux autres malades peut parfois se révéler anxiogène ; il y avait beaucoup de respect et de pudeur entre nous.
Aujourd’hui, notre club s’est étoffé : certaines ont arrêté l’escrime, par choix ou obligation, ont repris le travail, d’autres femmes sont arrivées, en cours ou fin de traitement, des personnalités variées ont enrichi le groupe, toujours dans un esprit collectif sympathique et dynamique.
Les séances finissent souvent par des gâteaux maison, parfois par une petite balade alentours ou un café ensemble à la terrasse d’à côté…
La convivialité est toujours aussi forte et précieuse à mes yeux!
Tant que je pourrai concilier reprise de travail et escrime, je continuerai à participer à ces séances qui me sont chères …
Merci Dominique, Jean-Luc, les maîtres d’armes, mes copines Riposteuses et tous les bénévoles !
Bon anniversaire et bonne continuation à Solution Riposte !
Riposteuse à Balma depuis 1an 1/2